« La création en Dieu à la
Lumière du Judaïsme, du Christianisme et de l’Islam », est un ouvrage
métaphysique de Léo Schaya. (Extraits)
« Dans
l’état premier de l’homme, le mal n’est qu’une pure virtualité au sein du Bien
Immanent ; sa nature humaine et duelle se trouve encore cachée dans
l’Unité de sa nature Divine. Cette Unité est le fondement immédiat de son
état androgyne ; à l’image de l’Un, il comporte encore les deux aspects
actif et réceptif, masculin et féminin, sans incarnation séparée en homme et
femme. L’état androgyne de l’être humain dominé donc par sa nature Divine
et unitive – reflète sa « Créatio in Divinis », son état purement
spirituel et universel dans le « Monde de la Création […]. »
« […]
Le Créateur extériorise ainsi la nature humaine et duelle, cachée jusqu’à
présent dans la nature humano-Divine ou « unifiée » de l’Androgyne,
et l’actualise pleinement, d’une part, dans l’homme, et, d’autre part, dans la
femme. Donc, ce faisant, il établit la coexistence parfaite des deux natures
Divine et humaine en Adam, comme en Eve, coexistence qui représente l’état
idéal de l’être humain pleinement développé. Dans cet état, Dieu fait
dominer la nature humaine par la Nature Divine ; et Il maintient ce qu’Il
a dit à l’Androgyne au sujet de l’arbre de la Connaissance du bien et du mal.
En effet celui-ci se cache dans la nature humaine et plus particulièrement dans
l’âme mentale ou discursive, alors que le fruit de cet arbre, fruit dans lequel
le mal se concrétise, a son « point de chute » dans l’âme corporelle
ou sensorielle. Cependant, ces deux éléments de l’âme, qui constituent la
nature humaine, exercent d’abord leurs fonctions respectives au-delà de la
connaissance d’un bien relatif séparé du Bien absolu, au-delà du mal découlant
de cette séparation ; la nature humaine est encore un pur réceptacle de
l’Esprit unitif émanant de l’arbre de Vie ou de l’Unité triple de l’âme sacrée
éternellement vivante et essentiellement identique à l’Unique, unité
constituant la Nature Divine de l’Homme. Adam et Eve voient Dieu, non
seulement dans la contemplation spirituelle, supra-formelle et universelle de
leur Nature Divine, mais aussi par la perception mentale et sensorielle propre
à leur nature individuelle-humaine : ils voient l’Omniprésent dans toutes
les formes, dans toutes les choses qui se présentent à la fois à leur Divin
« œil du Cœur » et aux « deux yeux humains ». L’Un est
dans le multiple à l’état révélateur et l’absorbe dans sa Béatitude. Les
rapports entre les choses n’existent qu’en fonction de Lui ; reflétant l’Union
de Ses Perfections, ils sont d’ordre unitif, ascendant, déifiant. »
« Cet
état, qui est celui de l’humain sorti du Divin, mais resté attaché, uni à Lui,
représente la seconde phase du paradis terrestre, celle qui suit l’état de
l’Adam androgyne où l’humain était comme caché dans le Divin. Maintenant,
l’humain se développe pleinement dès lors que sa nature duelle s’est incarnée
dans l’homme et la femme. Le Divin, l’Un, l’Infini s’affirme à travers cette
dualité du fini ; Il la domine et l’unit à Sa Présence. Cependant,
toutes les conditions se trouvent désormais réunies pour la tentation, la faute
et la chute de l’être humain. La pleine affirmation de la nature humaine par
l’Infini risque de conduire le fini à sa propre affirmation au détriment de
celle qu’il a manifestée jusqu’à présent à l’égard de
l’Infini. […]. »
« […] Aussi le premier pas dans la voie
spirituelle sera-t-il celui de la pénitence ou purification, à laquelle
répondra en principe le Divin pardon, par une réouverture de l’état d’innocence
et de toutes les grâces corrélatives. L’homme, qui est revenu à la Source pure
de la Vie et ne s’en détache plus, pourra s’y abreuver selon sa soif
d’Absolu ; et l’influx même de l’Absolu l’élèvera spirituellement de plus
en plus au-delà de sa relativité ou individualité illusoire, en vue de sa
résorption finale en Lui. […] »
« […]
Donc l’Etincelle Divine qui anime l’homme, Lui communique la Lumière de la foi,
« avec laquelle il marchera » vers la Lumière des Lumières. Elle indique à
l’homme tout d’abord la bonne direction en Lui faisant comprendre les paroles
de la Révélation ; puis, si rien ne s’y oppose dans l’âme, les Divines Paroles
enflamment l’Etincelle, la clarté envahit l’être et l’aide à se conformer au
Divin. L’âme s’épanouit en Sa Présence ; ensuite, elle cherche le
point de jonction avec Lui, et le trouve dans l’Etincelle même : et se
révèle à la fois comme son point de départ individuel et la « porte
étroite » - ou l’ « isthme » - de son retour à sa propre
Essence Universelle et Transcendante. Alors, l’âme abandonne son
épanouissement individuel et se réduit à l’Etincelle ; et cette mort à
l’individualité, à la particularisation illusoire de son être, devient son
passage à l’état universel. L’Etincelle s’y épanouit, sa Lumière se totalise,
elle s’élève vers l’Infini et redevient le Soleil Suprême. Ainsi, la
« première part de la Miséricorde », la Divine Lumière est à la fois
l’Etre, la Voie et le But de l’homme. »
« […]
Tel est l’homme véritable ; mort à son moi et rempli de la Présence réelle
et révélatrice, il existe par Elle, connaît par Elle, et il est pénétré de Ses
Perfections. Sa pensée est un prisme pur de la Lumière Divine ; sa volonté
découle sans déviation du Vouloir Suprême ; son corps est entièrement
soumis à l’Esprit qui l’habite et le meut. Il est, en tant que créature, un
simple instrument de Dieu, un médiateur entre l’Etre et l’existence. Il
aime les êtres en étant animé de l’Amour Divin pour eux ; il leur rend le
Bien pour le mal, et lorsqu’il punit, c’est encore pour leur Bien. Pardonné
Lui-même, il a reçu la clef du Divin Pardon ; par sa prière, il favorise
la rémission des péchés d’autrui, et par sa bénédiction, il ouvre en ceux qui
ont soif de Dieu l’accès à sa rencontre unitive. Se trouvant en Union
permanente avec la Sainte Immanence, il s’élève toujours à nouveau au-dessus de
l’état humain, au-delà de tous les degrés de la manifestation vers la Transcendance
de l’Un. »
« La
Transcendance se trouve reliée avec le Centre de l’état humain – ou la
« Station du Cœur » - par la « Station de l’Esprit »
immanent et universel que l’être a réalisé lors de la « Victoire
Evidente » : transformé en l’Esprit, il a contemplé la Face de l’Etre
comme son propre Visage éternel. Dans cette contemplation où le
Connaissant, la Connaissance et le connu ne font qu’Un, le Cœur de l’être est
ouvert sans bornes ; plus vaste que la création, il est fondu dans son
propre contenu infini : l’être est transfiguré, au-delà de sa forme
individuelle humaine, en l’« Homme Infini ». Celui-ci ne fait qu’Un
avec l’Etre : la Lumière de l’Etre est la sienne, de même que Son Essence
surontologique et surintelligible. »
« […] Ce moyen, cette clef unique et
universelle est, selon toutes les Ecritures et de toute évidence, l’Amour de
Dieu et du prochain. C’est un Amour indivisible : aimer Dieu et non le
prochain en qui est Dieu, c’est ne pas aimer Dieu ; prétendre aimer les
êtres en niant l’Etre, c’est couper les plantes de leur racine et, tout en les
arrosant, les faire mourir. En effet, s’il est dit qu’il faut aimer son
prochain comme soi-même, ce « soi-même » est en vérité l’unique Soi
réel et Divin, à la fois transcendant et immanent, de tous les êtres et de
toutes les choses : leur Essence omniprésente qui est Dieu. Et s’il est
dit qu’il faut aimer Dieu plus que soi-même, ce « soi-même » est le
« moi » de l’homme, son ego et, partant, son égocentrisme et
égoïsme : c’est son individualisme opposé à Dieu, au prochain, à tout ce
qui n’est pas son éphémère particularité. […] »
« […]
La moindre entrave à cette Unité est le commencement du malheur. On est
malheureux parce qu’on n’est pas Un avec le seul Vrai et Réel dans tous les
êtres et toutes choses, avec la Toute-Réalité qui est le Royaume de Dieu en
nous. La haine - sauf celle qui vise le mal - est une pure ignorance et
erreur ; l’Amour - qui cherche à unir tout dans l’Un - est en soi Pure
Connaissance et Vérité. Le plus grand Amour coïncide avec la plus haute
Connaissance, celle qui découle de l’Identité essentielle de tout ce qui
est. »
« Né
de Dieu, l’être humain est destiné, en dernier lieu, au-delà de l’humain et du
créé, à renaître en Lui, en tant que Lui. »
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