9 novembre 2021

Grégoire de Nysse

Grégoire de Nysse, né entre 331 et 341 en Turquie, mort après 394, est un théologien et un Père de l'Eglise.


« Ici dans le domaine spirituel, la naissance ne vient pas d’une intervention étrangère, comme c’est le cas pour les êtres corporels qui se reproduisent d’une manière extérieure. Elle est le résultat d’un choix libre et nous sommes ainsi en un sens nos propres parents, nous créant nous-mêmes tels que nous voulons être et par notre liberté nous façonnant selon le modèle que nous choisissons. »
« Connais combien ton Créateur t’a honoré au-dessus de toute créature. Le ciel n’est pas une image de Dieu, ni la lune, ni le soleil, ni la beauté des astres, ni rien de ce qui peut être vu dans la création. Seul tu as été fait image de la Réalité qui dépasse toute intelligence, ressemblance de la beauté incorruptible, empreinte de la Divinité véritable, réceptacle de la Béatitude, sceau de la Vraie Lumière. Lorsque tu te tournes vers Lui, tu deviens ce qu’Il est Lui-même […]. »

« Il n’y a rien de si grand parmi les êtres qui puisse être comparé à ta grandeur. Dieu peut mesurer le ciel tout entier à l’empan. La terre et la mer sont enfermées dans le creux de sa main. Et cependant, Lui qui est si grand et contient toute la création dans la paume de sa main, tu es capable de Le contenir, Il demeure en toi et Il n’est pas à l’étroit en circulant dans ton être, Lui qui a dit : « J’habiterai au milieu d’eux et J’y circulerai » (II Cor 6,16) »
« Le Royaume de Dieu est en vous » (Luc 17,21). Par là nous apprenons qu’avec un cœur purifié, nous voyons dans notre propre beauté l’image de la Divinité […]. Il y a en toi la capacité de voir Dieu : Celui qui t’a formé a déposé dans ton être une immense force. Dieu, en te créant, a enfermé en toi l’image de Sa Plénitude, comme on imprime dans la cire la marque d’un cachet. Mais la délivrance a dissimulé l’empreinte de Dieu. […] Tu es comme une pièce de métal : sous la pierre à aiguiser, la rouille disparaît. La pièce était noire, voici qu’elle reflète l’éclat du soleil et brille à son tour. Comme elle, l’homme intérieur, ce que notre Maître nomme le Cœur, une fois débarrassé de la rouille qui cachait sa beauté, retrouvera l’image première et sera réel. »

 « Que Dieu ait revêtu notre nature, c’est un fait qui ne présente rien d’étrange ni d’insensé pour les esprits qui ne se font pas de la Réalité une idée trop mesquine. Qui serait assez faible d’esprit pour ne pas croire, en considérant l’univers, que Dieu est tout : qu’Il se revêt de l’univers et, en même temps, le contient et y réside ? Ce qui existe dépend de Celui qui existe et rien ne peut exister qui ne possède l’existence dans le sein de Celui qui est. Si donc tout est en Lui, et s’il est dans tout, pourquoi rougir de la foi qui nous enseigne que Dieu a pris un jour naissance dans la condition humaine, Lui qui, même aujourd’hui, existe en l’homme ?»
« Dire qu’il y a « plusieurs hommes » est un abus ordinaire de langage…Il y en a certes une pluralité qui partagent la même nature humaine, mais, à travers eux tous, l’homme est Un… »

« Celui dont l’esprit est peu développé, quand il voit une chose sur laquelle est répandue quelque apparence de beauté, croit que cette chose est belle par elle-même […] Mais celui qui a purifié l’œil de son âme et qui est capable de voir les choses belles […] se sert comme d’un marchepied du visible pour s’élever à la contemplation du Spirituel. »
« Lorsque l’âme, devenue simple, unifiée, réellement semblable à Dieu, trouve la Plénitude […], elle adhère et se mêle à ce seul réellement aimable et désirable par l’activité vivante de l’Amour, se transformant en ce qu’elle appréhende et découvrant toujours. »

« Telle est la participation à la Plénitude Divine, qu’elle rend plus grand, immense, celui qui la réalise, de sorte qu’il ne cesse jamais de croître. La source des réalités, en effet, ne cessant jamais de jaillir, l’être de celui qui participe voit sa propre grandeur s’accroître de tout ce qui jaillit en Lui, si bien que sa capacité croît avec l’abondance des biens. »

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