30 octobre 2021

Râmakrishna

Râmakrishna Paramahamsa, né en 1836 et mort en 1886 au Bengale, est un des plus grands Saints Hindouistes contemporains.



« J'ai pratiqué toutes les religions, du Christianisme à l'Islam et j'ai suivi chacune des voies propres aux diverses sectes de l'Hindouisme. Et il m'est apparu que par des voies différentes toutes cheminent à la rencontre du même Dieu. »

« Dieu est installé sur le toit de la maison. Il s'agit de le rejoindre. Pour cela, les uns prennent une échelle, d'autres une corde ou une perche en bambou, d'autre encore empruntent l'escalier ou escaladent les murs. Que vous choisissiez telle ou telle voie est chose indifférente, à condition de ne pas les essayer en même temps mais successivement. Si vous arrivez sur le toit, vous avez trouvé Dieu et vous comprenez alors qu'il y avait plusieurs voies possibles pour Le rejoindre. En aucun cas vous ne devrez penser que les autres chemins ne mènent pas à Dieu. Ce sont simplement d'autres moyens permettant de se hisser sur le toit. Permettez à chacun de suivre sa propre voie [...] Chacun s'imagine que seule sa propre montre indique l'heure exacte. En réalité, il suffit d'aimer Dieu avec ardeur et de se sentir attiré vers Lui... »

« Lorsque fleurit la dévotion, elle apporte avec elle la vraie discrimination, le renoncement, l'amour de toutes les créatures, le service des saints hommes, la compagnie des bhaktas (des adorateurs), le chant des Noms du Seigneur, la véracité et les autres vertus. »

« Dieu peut être comparé à une montagne de sucre. Une petite fourmi en emporte une infinie parcelle ; une autre, plus grosse, s’empare d’un morceau plus considérable, mais cela ne change pas la dimension du tas de sucre. Les adorateurs de Dieu sont ravis même par la plus petite parcelle d’un de Ses Divins attributs, mais aucun homme ne peut contenir la somme totale. »

« Le cœur du bhakta est le temple du Seigneur. Il est bien vrai que le Seigneur Se manifeste plus ou moins en toutes choses, mais Il Se manifeste tout particulièrement dans le cœur de Son adorateur. De même un grand propriétaire peut se trouver dans l'une quelconque des maisons qui Lui appartiennent et cependant on sait qu'on le trouve généralement dans un certain salon. Le cœur du bhakta est le salon du Seigneur. Si l'on veut trouver le Seigneur, c'est là qu'il vaut mieux le chercher. »

« En vérité, il parvient à l'illumination suprême celui qui ne réalise pas seulement la présence de Dieu, mais le connaît à la fois comme personnel et impersonnel, l'aime intensément, Lui parle, participe à sa félicité. Un tel être illuminé réalise la félicité de Dieu quand il est absorbé dans la méditation et qu'il atteint l'Unicité avec l'Etre impersonnel indivisible ; il réalise la même félicité quand il revient à la conscience normale et qu'il voit cet univers comme une manifestation de cet Etre et comme un jeu Divin. »

« Les Sages Divins forment pour ainsi dire le cercle intime de Dieu. Ils sont amis, compagnons et parents du Seigneur. Les êtres ordinaires forment le cercle extérieur ; ce sont simplement les créatures de Dieu. »

« Les abeilles viennent toutes seules à la fleur pleinement éclose lorsque la brise en répand partout le suave parfum. Les fourmis viennent toutes seules où l’on a mis du sucre. Personne n’a besoin d’aller inviter l’abeille ni la fourmi. De même, lorsqu’un homme devient pur et parfait, la douce influence de sa nature se répand partout, et tous ceux qui cherchent la Vérité sont naturellement attirés vers Lui. Il n’a pas besoin d’aller à la rencontre d’auditeurs. »

29 octobre 2021

Ramana Maharshi

Ramana Maharshi, né en Inde en 1879 et mort en 1950, est considéré comme un des plus grands Maîtres contemporain de l’Advaïta Vedanta.


« Si l’esprit s’introverti en cherchant la source de l'aham-vritti (les pensées), les vâsanas (les imprégnations) s’éteignent. Leur absence entraîne la disparition du phénomène de réflexion, c’est à dire du mental, lequel se résorbe alors dans la Lumière de la Réalité unique, le Cœur. »

« C’est là le résumé et la substance même de ce qu’un aspirant doit connaître. Son devoir impérieux consiste à chercher, avec ferveur et concentration, la source de l’aham-vritti. »

« De même que l’eau d’un vase réfléchit l’énorme soleil dans les limites étroites du récipient, de même les vâsanas, ou tendances latentes de l’individu, réfléchissent tels des miroirs la Lumière universelle et infinie de la Conscience émanant du Cœur, en présentant sous forme de réflexion le phénomène qu’on appelle l’esprit, ou mental. Comme il ne voit que cette réflexion, l’ajnâni (l’ignorant) en arrive à se croire un être fini, un jiva. »
« Tout ce qui est requis pour réaliser le Soi, c’est d’être paisible. Que peut-il y avoir de plus aisé ? C’est pourquoi âtma-vidyâ (la connaissance du Soi) est la voie la plus facile à suivre. »

« Votre devoir consiste à être, et non à être ceci ou cela. « Je suis Celui qui suis », voilà le résumé de la Vérité toute entière. On en décrit la méthode par la phrase : « Demeure en paix ». Et que signifie la Paix ? Elle veut dire : « Détruis-toi ». Car chaque nom et chaque forme sont une cause de tourment. »

« Je-Je », c’est le Soi. « Je suis ceci », c’est l’ego. Lorsque le « Je » demeure seul et unique, c’est le Soi. Lorsqu’il prend la tangente et dit : « Je suis ceci ou cela, je suis comme ci ou comme cela », c’est l’ego. »

« - Qui est Dieu alors ?
- Le Soi est Dieu. « Je Suis » est Dieu. Si Dieu était extérieur au Soi, il serait un Dieu dépourvu de Soi, ce qui est absurde. »

« Il n’y a pas à obtenir le Soi. S’Il était quelque chose qu’il fallût conquérir, cela signifierait qu’il ne se trouve pas déjà ici, maintenant, et à jamais. Toute chose acquise sera un jour perdue, elle est par conséquent impermanente. Ce qui ne dure pas vaut-il la peine de tant d’efforts ? C’est pourquoi, je le déclare, le Soi ne se conquiert pas. Vous êtes le Soi, vous êtes déjà Cela. »

« En réalité, vous êtes ignorant de votre Etat Bienheureux. Cette ignorance vous domine et tire un voile sur le Soi pur qui est Béatitude. »

« Vos efforts doivent être uniquement dirigés vers l’élimination de ce voile qui est l’identification du Soi avec le corps, le mental, etc. C’est elle qui doit disparaître, pour laisser place au Soi. » 

« La Réalisation est donc pour tous ; elle ne fait aucune différence entre les aspirants. Les seuls obstacles proviennent de vos doutes concernant vos capacités et de la conviction qui vous fait dire : « Je n’ai pas réalisé. » Il faut vous débarrasser entièrement de ces obstacles. »

28 octobre 2021

Nisargadatta

Nisargadatta Maharaj, né en Inde en 1897 et mort en 1981 est considéré comme un des plus grands Maîtres contemporain de l’Advaïta Vedanta.



« La rivière de la vie coule entre les rives de la souffrance et du plaisir. Il n’y a de problème que si le mental refuse de couler avec la vie et reste cloué aux rives. Ce que j’entends par couler avec la vie, c’est l’acceptation, laisser venir ce qui vient et laisser aller ce qui va. Ne désirez pas, n’ayez pas peur, observez le présent tel qu’il est, et quand il arrive, car vous n’êtes pas ce qui arrive, mais celui à qui ça arrive. Et au fond, vous n’êtes même pas l’observateur. Vous êtes la potentialité ultime dont la Conscience qui embrasse tout, est la manifestation et l’expression. »

« Apprenez à vivre sans inquiétude pour vous-même, et pour cela il faut que vous sachiez que votre être vrai est indomptable, sans peur, toujours victorieux. Quand vous savez, d’une certitude absolue, que rien, sauf votre propre imagination, ne peut vous troubler, vous en venez à ne plus tenir compte de vos désirs et de vos craintes, de vos concepts et de vos idées, et à ne vivre qu’en fonction de la Vérité. »

« C’est le désir qui donne la naissance, qui donne le nom et la forme. On imagine et on veut le désirable et il se manifeste comme quelque chose de tangible ou de concevable. C’est ainsi qu’est créé le monde dans lequel nous vivons, notre monde personnel. Le monde réel est hors du champ du mental ; nous le voyons à travers le filet de nos désirs, divisé en plaisir et misère, juste et faux, intérieur et extérieur. Pour voir l’univers tel qu’il est vous devez passer de l’autre côté du filet. Ce n’est pas difficile, le filet est plein de trous. »

« C’est toujours le faux qui vous fait souffrir, les faux désirs comme les fausses peurs, les valeurs et les opinions fausses, les fausses relations entre les gens. Renoncez au faux et vous serez libéré de la misère ; la Vérité rend heureux - la Vérité libère. »

« La réalisation n’est que le contraire de l’ignorance. Considérer le monde comme réel et son Soi comme irréel, c’est l’ignorance, la cause de la souffrance. Connaître le Soi comme la seule Réalité et tout le reste comme temporel et transitoire, c’est la Liberté, la Paix et la Joie. Tout cela est très simple. Au lieu de voir les choses comme vous les imaginez, apprenez à les voir telles qu’elles sont. Quand vous pourrez voir chaque chose telle qu’elle est, vous vous verrez également tel que vous êtes. C’est comme de nettoyer un miroir. Ce même miroir qui vous montre le monde tel qu’il est vous montrera aussi votre propre visage. La pensée « Je suis » est le chiffon à polir. Utilisez-la. »

« Qu’est-ce qui est né le premier, vous ou le monde ? Tant que vous accordez la première place au monde, vous êtes lié par Lui ; une fois que vous aurez réalisé, sans l’ombre d’un doute, que le monde est en vous et non vous dans le monde, vous serez hors du monde. »

« Dès l’instant où vous serez profondément convaincu de ne rien pouvoir dire d’autre de vous que « Je suis » et que rien qui puisse être désigné soit vous, le besoin du « Je suis » sera dépassé et vous ne serez plus appliqué à vous définir avec des mots. »

« Tout ce dont vous avez besoin, c’est de vous débarrasser de la tendance à vous définir. Toutes les définitions ne s’appliquent qu’au corps et à ses expressions. Une fois l’obsession du corps disparue, vous retournerez spontanément et sans effort à votre état naturel. »

27 octobre 2021

Mâ Ananda Moyî

Mâ Ananda Moyî, née en Inde en 1896 et morte en 1982, est considérée comme étant la plus grande Sainte du XXe siècle. L’Incarnation même de la Joie.


« Le seul moyen de se libérer des anxiétés et des soucis du monde, c'est de chercher refuge dans la contemplation de Dieu. Engagez-vous dans n'importe quelle pratique qui vous aide à garder votre esprit centré sur Lui. Lui qui se manifeste dans la création, la protection et la dissolution. Se plaindre de son sort ne fait que troubler l'esprit et affaiblir le corps, ne l'oubliez pas. Seul Celui dont la Loi régit toutes choses mérite que l'on pense à Lui. »

 « La souffrance est inévitable tant que l'on n'a pas trouvé sa vraie demeure. Le sens de la séparation est à la racine même de la souffrance car il repose sur une erreur, sur la notion de la dualité. C'est pourquoi le monde est appelé du-niya (reposant sur la dualité). »

« Quand on vit dans le domaine de l'oubli, on oublie. Aussi longtemps que vous vous identifiez avec votre corps votre nature vient vous pousser à réclamer : Donne-moi, donne-moi. Vous dîtes « donne-moi » parce qu'il vous manque quelque chose. Là où existe un besoin, il y a forcément erreur et ignorance ; et là où se trouvent erreur et ignorance, il y aura très certainement oubli. »

« Lorsque, au milieu de tout cela, vous pratiquez votre sâdhanâ (pratique spirituelle) pour réaliser votre Soi, ou plutôt lorsque, par la grâce de Dieu, la sâdhanâ s'opère - car seule la grâce de Dieu peut vous permettre de vous engager dans une sâdhanâ - alors, après avoir franchi les étapes successives de l'ignorance, vous découvrirez : « Je suis en fait tout ». C'est en vertu de ce « Je suis » qu'existent arbres et plantes et tout ce qui est, en dépit de toute la diversité. Chaque forme particulière est en fait ce « Je ». »

« Dissolvez par la dévotion la notion de séparation, ou bien brûlez-la au feu de la Connaissance. Qu'est-ce qui sera dissous ou brûlé ? Seules les choses qui par nature peuvent être dissoutes ou brûlées, c'est-à-dire l'idée qu'il existe autre chose que votre Soi. Qu'arrivera-t-il alors ? Vous parviendrez à la Connaissance de votre Soi. »

« L'Etre suprême est Joie incarnée et c'est pourquoi toutes les créatures aspirent à la Joie. Cherchez toujours à vivre dans la Joie, à exprimer la Joie dans vos pensées et dans vos actes ; sentez sa présence joyeuse dans tout ce que vous voyez ou entendez, cela vous apportera un réel bonheur. La tristesse est fatale à l'homme ; bannissez-la de toutes vos pensées. »

 « Seul l'Amour de Dieu est désirable pour l'homme. Celui qui vous a mis au monde, qui est votre Père, Mère, Ami, Bien-aimé et Seigneur, qui vous a tout donné, qui vous a nourri de l'ambroisie jaillie de Son être, quel que soit le nom que vous Lui donniez, ce nom doit rester constamment présent à votre esprit. »

« Les Sages et les Ecritures ne cessent de le répéter : Celui qui est possédé par l'idée de Dieu ne pourra faire autrement que Le trouver. »

« Il ne faut pas relâcher ses efforts tant que l'on n'est pas parvenu au But. N'est-ce pas Dieu, la Vérité qui se trouve en vous ? N'abandonnez pas la méditation, la contemplation de votre Soi. Il est vous-même et vous pourrez Le trouver. C'est cela la Béatitude, la Béatitude totale. Où sont alors tristesse et découragement ? Lui seul est. »

« Votre foi doit être celle d'un enfant. Une pratique constante en renforcera la source. Lorsqu'une foi pure prend racine dans votre esprit, une prière sincère sort de votre âme. Par la dévotion, l'esprit vrai de la prière s'éveille dans l'âme et alors la grâce Divine se manifeste dans les résultats désirés. »

« En quelque endroit que Dieu vous ait placé, à n’importe quel moment, c’est de là que vous devez entreprendre le pèlerinage vers la Réalisation de Dieu. Dans toutes les formes, dans l’action et la non-action, c’est Lui. »

 « L'Un et Son nom sont identiques. Car c'est Lui qui apparaît Lui-même en tant que Nom. Lorsque le Verbe prend vie, il agit comme la graine qui donne naissance à l'arbre. Celui qui répète constamment le Nom particulier qui le touche le plus parviendra à comprendre que tout nom est un de Ses Noms, toute forme une de Ses Formes. Après quoi la notion qu'Il est sans nom ni forme apparaîtra peu à peu. »

« Dieu est la source du Bien. Le moyen qu'Il choisit pour attirer chacun à Lui échappe à l'entendement. Tout ce qu'Il fait, Lui qui est tout Amour, est pour le mieux. Jamais, au grand jamais, Bonheur ou Paix n'existeront en dehors de la contemplation de Dieu. »

« Toutes nos frustrations dans la vie ont également des répercussions infinies. Quant à l'être qui accepte de rester attaché et empêtré dans ce domaine, il ne récoltera naturellement pour tout fruit, qu'agitation, lassitude et stérilité. »

« Ne laissez donc pas vos pensées s'appesantir sur tout ce qui est de ce monde ; que votre esprit s'élève au contraire vers l'idéal le plus haut, vers votre But sublime qui échappe de loin à toute compréhension humaine. »

« Qui peut dire dans quel événement ou dans quel coup du sort Son appel retentira ? Ne vous laissez pas abattre. Vous êtes vrai, pur, illuminé, libre, éternel. Pour avancer dans cette direction, vous devez ramassez vos propres forces et continuer sous l'impulsion que vous donne votre nouvelle attitude envers la Vie. »

« Il est exact que Dieu demeure aussi en vous en tant que compréhension et discrimination. Vous devez donc en profiter dans votre pèlerinage vers la révélation de la Vérité. Le temps vole. Le Père Suprême, la Mère, l'Ami, le Bien-aimé, le Seigneur, tous sont Lui en une seule personne. Pour toute contemplation, il faut se prosterner à Ses pieds. »

« En d'autres termes, tout est en Lui et Lui en tout. C'est ce qu'exprime « sarvam khalvidam Brahman » (tout ceci est Brahman). »

« Lorsque le chercheur se considère comme le serviteur éternel, il est parvenu à un état de non-dualité. « Serviteur éternel » dénote la permanence de cette réalisation. Cela se manifeste en tant que formes et façon d'être. »

« Si celui qui aspire au sans-forme Le voit comme l'Un sans second mais ne parvient pas à Le situer dans son Jeu Divin, la réalisation de ce chercheur n'est pas totale, car il n'a pas résolu le problème de la dualité. »

« Nous avons décrit toute une série de méthodes d'approche. Mais la réalisation doit comprendre tout, tout embrasser, et en tout l'on doit reconnaître son propre Soi. L'arbre porte des graines et de ces graines des arbres croîtront. Une petite graine contient en puissance un grand arbre qui recommencera le cycle. Que l'Un est en tout et que tout est dans l'Un doit se révéler simultanément. »

26 octobre 2021

Citations des grands maîtres chrétiens



« Chaque être spirituel est ; par nature, un temple de Dieu, créé pour recevoir en Lui la Gloire de Dieu. » (Origène)
« Lorsqu’un mot du Seigneur embrase un auditeur de la Parole et fait de Lui un passionné de la Sagesse, qu’enflamme la vue de toute Beauté, alors « le feu du Seigneur est descendu en Lui ».(Origène)

« Bienheureux celui dont le désir de Dieu est devenu semblable à la passion de l'amant pour sa bien-aimée. » (Jean Climaque)


« L'ami du Silence devient proche de Dieu. Dans le secret, il s'entretient avec Lui et reçoit Sa Lumière. » (Jean Climaque)

« Dieu est Amour. Celui qui voudrait Le définir serait comme un aveugle qui veut compter les grains de sable de la mer. » (Jean Climaque)


« Il est impossible de vivre sans la Vie, et il n'y a de Vie que par participation à Dieu, et cette participation consiste à voir Dieu et à jouir de Sa plénitude. » (Irénée de Lyon)


« Car la communion avec Dieu c'est la Vie, et la séparation d'avec Dieu, c'est la mort. » (Irénée de Lyon) 


« L'âme est parfaite, quand sa puissance de passion s'est complètement tournée vers Dieu. » (Maxime le Confesseur)


« L'esprit uni à Dieu par la prière et par l'Amour acquiert sagesse, bonté, puissance, bienfaisance, libéralité...Bref, il porte en Lui-même les attributs de Dieu. » (Maxime le Confesseur)

« Dieu veut toujours se faire Homme en ceux qui en sont dignes. » (Maxime le Confesseur) 

« Au milieu du tumulte des soucis extérieurs, intérieurement règne un calme très paisible, dans l'Amour. » (Grégoire le Grand) 


« Dans l'Unique il n'y a plus ni Maîtres ni disciples, mais tous sont dieux. » (Evagre le Pontique)


« De même que la lumière, qui nous montre tout, n'a pas besoin d'une autre lumière pour être vue, de même Dieu qui nous fait tout voir n'a pas besoin d'une lumière dans laquelle nous puissions Le voir, car Il est par essence Lumière. » ( Evagre le Pontique)


« Une vie sans éternité est indigne du nom de Vie. Seule est vraie la Vie éternelle. » (Augustin d'Hippone)
« Dans l’Union à Dieu, le cœur absorbe le Seigneur et le Seigneur le cœur, et de deux ils deviennent Un. » (Jean Chrysostome)

« Voici : le Seigneur est notre miroir : ouvrez les yeux, regardez en Lui, apprenez comment sont vos visages ! » (Odes de Salomon)

« La participation du Saint-Esprit donne à l’homme la grâce d’être modelé comme l’image plénière de la Nature Divine. » (Cyrille d’Alexandrie)

« Nous tous qui sommes des hommes, nous sommes à l’image de Dieu. Mais d’être à sa ressemblance, cela n’appartient qu’à ceux qui par un grand Amour, ont attaché à Dieu leur liberté. » (Diadoque de Photicé)

« Etre déifié, c’est faire naître Dieu en soi. » (Denis l’Aréopagite)
« Anges, porteurs du Silence Divin, Lumières révélatrices placées par l’Inaccessible, pour Le manifester, au seuil même de Son sanctuaire. » (Denis l'Aréopagite)

« L’Amour de Dieu pour l’homme enveloppe le spirituel dans le sensible, le suressentiel dans l’être, donne forme au sans-forme et, à travers une diversité de symboles, multiplie et figure la Simplicité sans figure. » (Denis l’Aréopagite)

« Qui ne désire rien possède tout. Qui désire tout n'a, en vérité, encore rien reçu. » (Angelus Silesius)

« Le Ciel est en toi. Arrête, où cours-tu donc, le Ciel est en toi ; et chercher Dieu ailleurs, c'est le manquer toujours. » (Angelus Silesius)

« Tout se fait par Amour. J'ai compris que seul l'Amour guérit. » (Sainte Thérèse d'Avilla)

« O homme, tu as en toi le Ciel et la terre, fais de ce monde un Ciel sur la terre. » (Ste Hildegarde de Bingen)

« Trouve la paix intérieure et des multitudes se sauveront à tes côtés. » (Saint Séraphin de Sarov)

« Celui qui possède la Gnose sait d'où il vient et où il va. » (Evangile de Vérité)

25 octobre 2021

Citations des grands Maîtres Soufis




« Sept cents maîtres du soufisme ont parlé sur le soufisme. Le premier a dit la même chose que le dernier. Les phrases ont été diverses, mais l'idée est restée la même : Le soufisme est l'abandon du superflu. Il n'y a rien de plus superflu que ton moi, car en t'occupant de ton moi, tu t'éloignes de Dieu. » (Sayd Abu Said)

« Si tu cherches l'Union avec Dieu, ne tourmente le cœur de personne. » (Baba Farid)

« O soufi si tu purifies le miroir de ton cœur, une porte s'ouvrira à toi. Le rayonnement de Dieu brillera sur toi. » (Ibn'Arabi)

« Si le connu disparaissait, la connaissance apparaîtrait. » (Ibn'Arabi) 

« Quoi que je regarde, je ne vois nul autre que Toi. » (Khwaja Mir Dard)

« Le prochain, le voisin, le compagnon sont tous Lui ! Sous les haillons du mendiant et la pourpre du roi, c'est Lui. » (Jami) 


« Cherche la réponse en ce lieu même d'où t'es venue la question. » (Rumi) 

« L'Amour, en vérité, est Dieu. »(Thiroumoular)

« Le soufi est celui qui ne voit dans les deux mondes rien d'autre que Dieu. » (Shibli)

« La seigneurie divine comporte un secret et ce secret c'est toi-même. » (Sahlat-Tostari) 

 « Là où que vous vous tournez est la face de Dieu. » (Coran)

« J'étais un trésor caché ; j'ai voulu être connu et j'ai créé le monde. » (Hadîth quâdsî)

 « Votre Seigneur a dit : Appelez-moi, Je vous répondrai. » (Coran)

« Invoquez Dieu ou invoquez le Miséricordieux, de quelque manière que vous L'invoquiez, à Lui sont les plus beaux noms. » (Coran)

« Ni ma terre ni mon ciel ne me contiennent, mais Je suis contenu dans le cœur  de mon serviteur fidèle. » (Hadth du Prophète)

« Celui qui se connaît soi-même, connaît son Seigneur. » (Hadith du Prophète)

24 octobre 2021

Citations des grands Maîtres Yogins



« Il n’existe aucune représentation de Lui qui est appelé la majesté suprême. » (Tattva Upanishad)
« Celui qui sait voit Dieu partout ; l'ignorant voit le monde dans sa diversité et souffre comme l'enfant imaginant que son ombre est un fantôme. » (Yoga vasishtha)             

« Comme se mélangent les eaux du Gange et de la Yammunâ, ainsi se mêlent, dans le cœur du chercheur pieux, les deux courants de l'Amour et du Sacrifice. Dans son cœur, l'eau sacrée s'épanche jour et nuit et ainsi s'achève le cycle des naissances et des morts. » (Verset Hindou)


« Les oiseaux viennent se poser sans crainte auprès des Bienheureux qui habitent les grottes des montagnes, livrés à la contemplation de la Lumière Suprême, et boivent les larmes de Bonheur qui coulent de leurs yeux. »  (Verset Hindou) 
« Quoique je fasse, O Seigneur, tout cela est ton culte. » (Shankarâchârya)

« Sois plus humble que le brin d'herbe, patient et endurant que l'arbre, ne revendique aucun honneur pour toi, honore tous les êtres.» (Shrî Chaitanya) 
« Chante sans cesse le Nom du Seigneur et Sa gloire, afin que le miroir du cœur soit nettoyé. » (Shri Chaitanya) 

« Celui qui aime la Vérité est certain de réaliser Dieu. » (Ramakrishna)


« Quand l'océan des pensées est agité par le vent du désir, il ne peut refléter Dieu. » (Ramakrishna)


« Invoquez avec Amour le Nom béni du Seigneur et la montagne de vos péchés s'évanouira à vos yeux, comme une balle de coton brûle et disparait, si une seule étincelle tombe dessus. » (Ramakrishna)
« C'est la foi dans le nom du Seigneur qui accomplit les miracles, car la foi c'est la Vie et le doute c'est la mort. » (Ramakrishna)

« Quand l'ego meurt, toutes les difficultés cessent. » (Ramakrishna)
« Ayez de l'Amour pour tous, nul n'est autre que vous. » (Ramakrishna)

« Le renoncement est pure gnose et non la robe ocre ou le crâne rasé. » (Ramana Maharshi)
« Le monde et le mental apparaissent ensemble et disparaissent ensemble. » (Ramana Mahardhi)

« Si le Soi est réalisé, le monde cesse d'apparaître comme une réalité objective. » (Ramana Maharshi)

« Le véritable silence est l'absence d’ego. » (Ramana Maharshi)

« Vous cherchez votre propre bonheur et je vous dis qu'une telle chose n'existe pas. Le bonheur n'est jamais votre : il est lorsque le moi n'est pas. » (Shrî Nisargadatta)

« Lorsqu'on réalise Brahman, plus rien ne peut être dit. » (Amma)

« Le privilège rare que représente un corps humain vous a été donné à la seule fin de suivre une discipline pour réaliser votre Divinité. » (Mâ Ananda Moyî)
« Ce n’est qu’en s’identifiant à son Seigneur que l’on peut L’adorer. » (Mâ Ananda Moyî)

« La Divinité est félicité éternelle de la non-dualité. » (Nirvana Upanishad) 

23 octobre 2021

Citations des Dialogue avec l'ange




« Les sentiments, le vouloir, le désir sont temporels. Lorsqu’ils cessent, là est le But de ton chemin. » 

« La seule façon de t’éveiller est de cesser de rêver. Tant que tu fais attention au rêve, tu t’y enfonces de plus en plus, car tu le prends pour l’état de veille. »

« Ne participe pas aux ténèbres mais rayonne la Lumière, toujours et partout ! Alors les ténèbres s’enfuiront. Ténèbres, méchanceté disparaissent, cessent, lorsque vient la Lumière. » 

« Tu abandonnes le moins bon lorsque tu goûtes le meilleur. »

« Il n’y a qu’une souffrance : Etre au-dehors. »

« Faites attention à cette seule chose : Ne vous appuyez pas ! Ce qui paraît l’appui le plus sûr, c’est le vide le plus noir. »

« Il n’y a qu’un seul péché - se détourner de Lui. Que chacun de vos actes, chacune de vos pensées soit devant Lui comme une fleur épanouie, et il n’y aura plus de péché. »
« L'indice est la joie. Je ne peux pas dire mieux. C'est un indice sûr. Une seule place où trouver la joie : au-delà de la personne. »

« La joie est l’air du monde nouveau. » 

« Je ne suis présent que dans la joie. »

« Seul celui qui est nu, peut recevoir de Lui le vêtement de lumière. »

« Si vous vivez en Lui il n’y a plus de peur. »

« Lorsque tu connaîtras le Père, tu redeviendras petit enfant. »

22 octobre 2021

L'Evangile selon Thomas

L’Evangile selon Thomas est un écrit apocryphe Chrétien, découvert à 1945 à Nag Hammadi en Haute-Egypte, et rédigé en copte. (Extraits)




« Voici les paroles cachées que Jésus le Vivant a dites et qu’a transcrites Didyme Judas Thomas. »

« Et Il a dit : Celui qui trouvera l’interprétation de ces paroles ne goûtera pas de la mort. »

« Jésus a dit : Si ceux qui vous guident vous disent : Voici, le Royaume est dans le ciel, alors les oiseaux du ciel vous devanceront ; S’ils vous disent qu’il est dans la mer, alors les poissons vous devanceront. Mais le Royaume, il est le dedans et il est le dehors de vous. » 

« Quand vous vous serez connus, alors vous serez connus et vous saurez que c’est vous les Fils du Père le Vivant. Mais s’il vous arrive de ne pas vous connaître, alors vous êtes dans la pauvreté, et c’est vous la pauvreté. »

« Jésus a dit : Connais Celui qui est devant ton visage, et ce qui t’es caché te sera dévoilé : Car il n’y a rien de caché qui ne se manifestera. »

« Jésus a dit : - « Ce ciel passera et celui qui est au-dessus de Lui passera et ceux qui sont morts ne vivent pas, et les vivants ne mourront pas. Les jours où vous mangiez ce qui est mort, vous en faisiez du vivant. Quand vous serez dans la Lumière, que ferez-vous ! Au temps où vous étiez Un, vous avez fait le deux ; mais alors étant deux, que ferez-vous ? »

« Jésus a dit : - « Quand vous verrez Celui qui n’a pas été engendré de la femme prosternez-vous sur votre visage, et adorez-le : C’est Celui-là, votre Père. » 

« Jésus vit des petits qui tétaient. Il dit à ses disciples : - « Ces petits qui tètent sont comparables à ceux qui vont dans le Royaume. Ils Lui dirent : Alors, en étant petits, irons-nous dans le Royaume, Jésus leur dit : Quand vous ferez le deux-Un, et le dedans comme le dehors, et le dehors comme le dedans, et le haut comme le bas, afin de faire le mâle et la femelle en un seul pour que le mâle ne se fasse pas mâle et que la femelle ne se fasse pas femelle, quand vous ferez des yeux à la place d’un œil, et une main à la place d’une main, et un pied à la place d’un pied, une image à la place d’une image, alors vous irez dans le Royaume. »

« Jésus a dit : - « Quand vous ferez le deux-Un, vous serez Fils de l'homme, et si vous dites : Montagne, éloigne-toi, elle s'éloignera. »

« Jésus a dit : - « Celui qui boit à ma bouche sera comme Moi ; Moi aussi je serai Lui, et ce qui est caché Lui sera révélé. »

21 octobre 2021

Le Chemin de la Foi

« Le Chemin de la Foi » est un petit ouvrage de l’écrivain Chrétien Emile Catzeflis. Dans ces quelques pages l’auteur nous parle des mystiques. (Extraits)


« Quelques-uns sentent que ce sont nos imperfections seules qui nous séparent du Divin Maître et, dans leur fervent désir de Le rejoindre, entreprennent courageusement le travail de purification nécessaire à la vie unitive.  Ces sont les mystiques. Ils peuvent appartenir à des religions extérieures connues, ou être des isolés, mais, dans l'un comme dans l'autre cas, ce qui les caractérise c'est qu'ils mettent en pratique les préceptes avec une énergie inlassable.  Ils ne prennent pas ces préceptes pour des approximations ou des métaphores, mais comme devant être appliqués jusqu'au sacrifice total. C'est dans la vérité du fait matériel qu'ils tourneront la joue gauche à celui qui les aura frappés sur la joue droite, en ce sens qu'ils opposeront toujours la douceur et l'humilité à la violence et à l'injure. Ils n'entreprendront pas de procès pour réclamer leur dû, pardonnant à leur pire ennemi et cherchant même à Lui rendre service. Faisant face à toutes leurs obligations familiales, professionnelles ou sociales, le temps qui leur restera, ils le consacreront aux pauvres et aux malades, demandant, en outre, pour ces patients, l'aide du Ciel par la prière qui absorbera une partie de leurs nuits. Pondérés et équilibrés en tout, joignant la prudence du serpent à la simplicité de la colombe, sans priver leurs foyers de la nourriture, du vêtement et du confort indispensable, ils prendront sur leur budget personnel, l'argent nécessaire pour secourir les malheureux. Comme ils sont constamment appliqués à combattre leurs propres défauts, ils ne s'apercevront pas de ceux du prochain et ne s'occuperont de Lui que pour Lui donner de leur bonheur. S'ils succombent, la charité clôt leurs lèvres : ils savent qu'ils sont tout aussi fragiles et que nul n'est impeccable. Lorsqu'ils font partie d'une religion ou d'une église donnée, ils en suivent les rites par obéissance et pour ne pas scandaliser les faibles. D'ailleurs, parce qu'ils appartiennent au Grand Berger, leur observance de ces rites communique à ceux-ci une vitalité nouvelle, car tout est vivant et se ressent du contact des vrais serviteurs. Ces derniers savent cependant que ce n'est pas par des pratiques de pure forme qu'ils s'unissent à leur Rédempteur, mais en gardant Ses commandements, comme Il l'a Lui-même affirmé, à diverses reprises, à Ses disciples. 

Toutefois, les voies de l'église peuvent paraître trop lentes à certaines âmes qui, alors, s'engagent, toutes seules, sur « l'étroit sentier ».  Ce sont les mystiques indépendants. Comme ils sont isolés et privés de secours extérieurs, le Christ leur envoie des guides spéciaux et les entoure invisiblement d'une particulière sollicitude, car le chemin qu'ils ont à parcourir est pénible, exposé aux dangers de toute sorte ; seulement, ils montent plus vite vers les sommets lumineux. « Quoi qu'il en soit, écrit Sédir, je n'oserais jamais conseiller de prendre la coursière ; ceux qui sont assez forts pour s'y engager, se décident tout seuls. Il y a le vertige, les terreurs nocturnes, les éboulements, des voleurs parfois, des fauves aussi. C'est là votre route, par où vous montez à l'assaut de la Divine Citadelle. Route inconnue, route glorieuse, route des solitudes et des solitaires, route des messagers de Lumière, des porteurs d'éternité, des martyrs de l'Idéal : puissions-nous, un jour, te gravir, dans cette détresse propice, dans cette agonie physique et mentale où brille, solitaire, la grande torche de l'Amour ! ». C'est ce dernier mot qui explique le mystère de ces êtres d'exception, le courage de leur vie de sacrifice, dans laquelle ils restent incompris de leur entourage, de leurs proches et souvent bafoués et ridiculisés. Ils pressentent un Amour infini au foyer duquel ils alimentent et rajeunissent leurs forces dépensées au service de tous. Ils ne sont pas toujours favorisés de visions ; souvent le Ciel les conduit par la foi nue, dépouillée de tout charme, de tout signe extérieur. C'est l'état le plus pénible pour eux, car ils s'immolent sans arrêt pour l'invisible Ami qui semble se cacher d'eux et les sevrer de toute douceur. Et cela peut durer ainsi des années !  Qu'ils persévèrent cependant. Si le Seigneur paraît les priver de dons de voyance ou autres, c'est pour qu'ils ne s'arrêtent pas aux mondes intermédiaires, qu'ils ne s'y complaisent pas, que leur cœur, dépouillé de toute nourriture sensible, se tenant dans la pauvreté mystique, se remplisse de Dieu seul.  Le jeûne spirituel rigoureux auquel ils auront été soumis, sera récompensé par le don magnifique de la foi, qui leur apportera, un jour, tous les dons et toutes les voyances en même temps, car la vraie foi c'est la descente du Verbe en eux.  C'est Lui qui, à ce moment-là, verra par leurs yeux, entendra par leurs oreilles et réalisera, par leur intermédiaire, la guérison des malades et la conversion des intelligences dévoyées. Leurs esprits, purifiés par une longue période d'ascèse morale, accoutumés par l'oraison à l'audition des paroles intérieures, seront devenus les souples instruments de l'Esprit. Heureux sont-ils et Bienheureux, car le Seigneur les a, de cette manière, préparés à recevoir le baptême définitif et à devenir les vrais enfants de Dieu, c'est-à-dire des Hommes libres.  La Divine sollicitude du Père les aura fait passer successivement, le long des siècles, d'un appartement invisible à un autre plus élevé.  Jusqu'à l'appartement le plus haut, jusqu'au Ciel proprement dit, domaine du Verbe incréé.  

Alors, quand le plan de la Création se sera tout entier dévoilé pour eux, ils comprendront quelle sagesse admirable y a présidé et leur reconnaissance sera infinie envers Celui qui a disposé toutes choses avec poids, nombre et mesure.  Depuis l'infiniment petit jusqu'à la resplendissante et gigantesque étoile, depuis le démon furibond qui vocifère jusqu'à l'archange radieux qui prie, aucun être n'existe qui n'ait sa place marquée et qui ne donne un son harmonieux dans cette immense symphonie de l'univers ; aucun qui n'ait son histoire de développement progressif et qui ne soit l'objet de la parfaite sollicitude Divine, comme s'il était seul au monde. Pensons, dans nos moments de solitude méditative, à ce miracle perpétuel de la Toute-Puissance et, de nous-mêmes, nous nous prosternerons dans l'adoration !  Songeons combien nous sommes las, nous, quand il nous arrive d'avoir, plus qu'à l'ordinaire, un certain nombre de personnes à recevoir ou à visiter et, en nous comparant à Celui dont la providence soutient les milliards et les milliards de créatures à la fois, nous sentirons combien Sa stature incommensurable nous dépasse, que dis-je ?  Combien elle nous montre l'évidence de notre néant ! Tous ces êtres reçoivent à temps les forces qui leur sont convenables, proportionnées à leur capacité réceptive, depuis les formes infimes dont l'aliment est encore, en grande partie, matériel, jusqu'aux formes radieuses dont la nourriture est devenue toute céleste, par l'accomplissement de la volonté du Père. Car toutes cherchent ou possèdent déjà Dieu, chacune à sa manière et selon son degré de compréhension et d'évolution. Pour nous limiter au spectacle de notre humanité terrestre et en restant sur le plan spirituel, quelle distance effroyable n'y a-t-il pas, par exemple, entre un détrousseur qui plonge son poignard dans le cœur d'un passant, pour Lui arracher une misérable monnaie et un Curé d'Ars qui va, au contraire, trouver, de nuit, son propre voleur pour le prévenir que la police le cherche et Lui faciliter son évasion !  Et pourtant Dieu nourrit l'un et l'autre, selon les besoins de l'heure.  Quelle variété, quelle largesse, quelle profusion dans les moyens qu'Il a mis à notre portée pour nous efforcer vers Lui !   Ici c'est le savant penché sur ses cornues ; là, le philosophe médite et l'érudit fouille les vieux textes. Voici le rabbin squelettique qui tourne les pages du Talmud, en pensant au Messie promis à Israël ; en Perse et en Egypte, le moullah et le cheikh enturbanné psalmodient les versets du Coran devant des disciples respectueusement accroupis et qui balancent le torse dans des gestes harmonieux.  Et dans l'Orient plus lointain, les aspirants au « Yoga », isolés dans des sites sauvages, se livrent aux terribles exercices du « tcheud », en évoquant les esprits démoniaques, dans des combats dont nous ne pouvons avoir aucune idée et à l'issue desquels plusieurs d'entre eux trouvent effectivement la mort !  Voici, enfin, au fond des monastères, les moines silencieux plongés dans l'oraison, tandis que les religieuses cloîtrées adorent, jusqu'à l'aube, agenouillées devant les autels !  Et tout cela sur notre globe minuscule, Lui-même perdu au milieu des astres sans nombre où d'autres humanités reproduisent, sans nul doute, des gestes analogues de désir et d'adoration !  O mystère des mystères !  A ce spectacle immense et pathétique du monde, si vous y avez songé, n'éprouvez-vous donc pas une sainte terreur ?  Ne sentez-vous pas qu'au centre de toutes ces poitrines brûlantes, dans ces cœurs ardents tendus vers l'incompréhensible Idéal, au front de ces savants qu'écrase la grande énigme universelle, dans l'œil de l'artiste ébloui des reflets de l'éternelle Beauté, dans la substance de tout être enfin qui s'efforce et qui cherche, sans trop savoir d'ailleurs pourquoi, c'est le même adorable Seigneur qui vit, au fond de chacun, Celui-là même qui a dit :  « Ce que vous avez fait au plus petit d'entre mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait » ?   Oui, c'est Lui l'immuable Architecte des univers, l'Ancien des jours, l'Auteur éternel de toute existence, la Source de toute beauté, de toute vérité, de tout bien. Invisible à nos yeux de chair, puisqu' Il est Esprit, transcendant tous nos moyens d'investigation, étant Lui-même inconditionné, les plus vastes intelligences ne font que refléter de faibles rayons de ce Soleil à l'incomparable et infinie splendeur. Et si, à toutes forces, elles veulent en saisir davantage, elles ne peuvent que s'abattre en avouant leur impuissance. Foyer inextinguible d'incandescent Amour, Il embrase les cœurs, dans la mesure où ils se laissent incendier, et quand ils sont revenus de toutes leurs illusions, dépouillés de toutes leurs attaches terrestres, d'un coup d'aile, Il les assume jusqu'à la Gloire. Trésor d'inépuisable pitié, c'est Lui qui se penche sur la veuve éplorée, sur la mère brisée par la perte de son enfant, pour leur verser le baume de la consolation et de l'espoir.  Au fond des cœurs abattus, Il parle un langage inaudible qui les fait se ressaisir et reprendre courage. Sa lumière ne s'éteint, d'ailleurs, jamais tout à fait ; même chez le plus noir criminel, elle reste là recouverte des cendres grossières de l'égoïsme et de la cruauté, jusqu'à ce que le vent de la douleur et du remords dissipe ces poussières superficielles ; alors la braise intérieure se rallume et attise dans la conscience de cet égaré le feu de la contrition ; plus il aura été loin dans le culte de soi et la haine des autres, plus il voudra s'enflammer d'Amour pour eux. Quel est donc l'Auteur anonyme de ce mystérieux drame du repentir, répété des milliards de fois sur des milliards de scènes différentes ?  Qui est-ce qui verse l'eau de la compassion dans nos cœurs insensibles et allume dans nos poitrines glacées l'ardeur du sacrifice ?  Quelle est cette Main formidable qui, si Elle règle les vibrations universelles, les courants des forces cosmiques et la course des astres géants, ne dédaigne pas de protéger la plus humble fleur sur sa frêle tige, et de sauvegarder l'innocent insecte contre les dangers de toute sorte qui menacent sa pauvre et obscure existence ?  Eh bien !  C'est cette même Main providentielle qui prend également nos esprits frustes et, comme la vague fait du galet, les travaille, le long des siècles, jusqu'à ce qu'Elle en ait fait des êtres de Lumière et d'Amour !   Ne cherchons pas à voir ce Dieu par les yeux de notre intelligence si courte, qui ne sait même pas de quoi demain sera fait et qui se trompe sur les choses les plus vulgaires de notre existence de tous les jours.  Adorons plutôt Sa parole et efforçons-nous de La réaliser totalement et c'est Son Verbe éternel, un avec Lui, qui prononcera alors en nous les paroles définitives : à ce moment-là, nous verrons Son indicible présence, nous entendrons Son adorable langage. Ne courons pas après les faits dits merveilleux ; n'essayons même pas de voir des miracles authentiques.  Quand nous en aurions constaté un, il nous en faudrait encore d'autres, pour confirmer le premier et cela nous détournerait de l'immense miracle qui nous entoure de toute part et que, aveuglés que nous sommes par le souci de nous-mêmes, nous n'apercevons pas. Si nous faisions taire toutes les voix de l'orgueil en nous, nous entendrions l'« Ami » qui est là, qui frappe à la porte de notre cœur et qui nous répète :

 « Heureux les pauvres en esprit,
 «  Heureux ceux qui pleurent,
 «  Heureux les débonnaires,
 «  Heureux les affamés de justice,
 «  Heureux les miséricordieux,
 «  Heureux ceux dont le cœur est pur,
 «  Heureux les pacificateurs,
 «  Heureux les affligés et persécutés pour la justice. » 

Quand nous aurons vraiment entendu ces paroles, car la foi vient par l'ouïe, quand nous les aurons incorporées dans notre vie, quand elles seront devenues la substance même de notre chair et de notre sang spirituels, un jour ou plutôt au milieu d'une de ces terribles nuits de désolation que connaissent parfois les mystiques, le Très Miséricordieux nous dira : « Venez maintenant hériter le Royaume qui vous a été préparé dès le début, ainsi qu'il a plu au Père de vous le donner ! »