« Ici dans le domaine
spirituel, la naissance ne vient pas d’une intervention étrangère, comme c’est
le cas pour les êtres corporels qui se reproduisent d’une manière extérieure.
Elle est le résultat d’un choix libre et nous sommes ainsi en un sens nos
propres parents, nous créant nous-mêmes tels que nous voulons être et par notre
liberté nous façonnant selon le modèle que nous choisissons. »
« Connais combien ton
Créateur t’a honoré au-dessus de toute créature. Le ciel n’est pas une image de
Dieu, ni la lune, ni le soleil, ni la beauté des astres, ni rien de ce qui peut
être vu dans la création. Seul tu as été fait image de la Réalité qui dépasse
toute intelligence, ressemblance de la beauté incorruptible, empreinte de la
Divinité véritable, réceptacle de la Béatitude, sceau de la Vraie Lumière.
Lorsque tu te tournes vers Lui, tu deviens ce qu’Il est Lui-même […]. »
« Il n’y a rien de si
grand parmi les êtres qui puisse être comparé à ta grandeur. Dieu peut mesurer
le ciel tout entier à l’empan. La terre et la mer sont enfermées dans le creux
de sa main. Et cependant, Lui qui est si grand et contient toute la création
dans la paume de sa main, tu es capable de Le contenir, Il demeure en toi et Il
n’est pas à l’étroit en circulant dans ton être, Lui qui a dit :
« J’habiterai au milieu d’eux et J’y circulerai » (II Cor 6,16) »
« Le Royaume de Dieu est en vous »
(Luc 17,21). Par là nous apprenons qu’avec un cœur purifié, nous voyons dans
notre propre beauté l’image de la Divinité […]. Il y a en toi la capacité de
voir Dieu : Celui qui t’a formé a déposé dans ton être une immense force.
Dieu, en te créant, a enfermé en toi l’image de Sa Plénitude, comme on imprime dans
la cire la marque d’un cachet. Mais la délivrance a dissimulé l’empreinte de
Dieu. […] Tu es comme une pièce de métal : sous la pierre à aiguiser, la
rouille disparaît. La pièce était noire, voici qu’elle reflète l’éclat du
soleil et brille à son tour. Comme elle, l’homme intérieur, ce que notre Maître
nomme le Cœur, une fois débarrassé de la rouille qui cachait sa beauté,
retrouvera l’image première et sera réel. »
« Que Dieu ait revêtu notre nature, c’est
un fait qui ne présente rien d’étrange ni d’insensé pour les esprits qui ne se
font pas de la Réalité une idée trop mesquine. Qui serait assez faible d’esprit
pour ne pas croire, en considérant l’univers, que Dieu est tout : qu’Il se
revêt de l’univers et, en même temps, le contient et y réside ? Ce qui
existe dépend de Celui qui existe et rien ne peut exister qui ne possède
l’existence dans le sein de Celui qui est. Si donc tout est en Lui, et s’il est
dans tout, pourquoi rougir de la foi qui nous enseigne que Dieu a pris un jour
naissance dans la condition humaine, Lui qui, même aujourd’hui, existe en
l’homme ?»
« Dire qu’il y a « plusieurs
hommes » est un abus ordinaire de langage…Il y en a certes une pluralité
qui partagent la même nature humaine, mais, à travers eux tous, l’homme est Un… »
« Celui dont l’esprit est
peu développé, quand il voit une chose sur laquelle est répandue quelque
apparence de beauté, croit que cette chose est belle par elle-même […] Mais
celui qui a purifié l’œil de son âme et qui est capable de voir les choses
belles […] se sert comme d’un marchepied du visible pour s’élever à la
contemplation du Spirituel. »
« Lorsque l’âme, devenue simple, unifiée,
réellement semblable à Dieu, trouve la Plénitude […], elle adhère et se mêle à
ce seul réellement aimable et désirable par l’activité vivante de l’Amour, se
transformant en ce qu’elle appréhende et découvrant toujours. »
« Telle est la
participation à la Plénitude Divine, qu’elle rend plus grand, immense, celui
qui la réalise, de sorte qu’il ne cesse jamais de croître. La source des
réalités, en effet, ne cessant jamais de jaillir, l’être de celui qui participe
voit sa propre grandeur s’accroître de tout ce qui jaillit en Lui, si bien que
sa capacité croît avec l’abondance des biens. »
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