Rûmî Djalâl ad-Dîn, né en 1207 en Afghanistan et mort en 1273 en Turquie,
est considéré comme le plus grand poète et mystique musulman de langue persane.
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« Purifie-toi des
attributs du moi, afin de pouvoir contempler ta propre Essence Pure, et
contemple dans ton propre cœur toutes les sciences des prophètes, sans livres,
sans professeurs, sans maîtres. Le livre du Soufi n’est composé d’encre et de
lettres ; il n’est rien d’autre qu’un cœur blanc comme la neige. »
« Que faire, ô
Musulmans ? Car je ne me reconnais pas moi-même. Je ne suis ni Chrétien,
ni Juif, ni Guèbre, ni Musulman ; je ne suis ni d’Orient, ni d’Occident,
ni de la terre, ni de la mer ; je ne proviens pas de la nature, ni des Cieux
en leur révolution. […]. Ma place est d’être sans place, ma trace d’être sans
trace ; ce n’est ni le corps ni l’âme, car j’appartiens à l’âme du
Bien-aimé. J’ai renoncé à la dualité, j’ai vu que les deux mondes sont
Un : Un seul je cherche, Un seul je sais, Un seul je vois, Un seul
j’appelle. »
« De même que le Souffle de
l’Esprit-Saint, insufflé en Marie, Lui a fait concevoir l’Enfant Divin, de même
lorsque la Parole de Dieu pénètre dans le cœur de quelqu’un, et que
l’inspiration Divine emplie son cœur et son âme, sa nature est telle qu’alors
est produit en Lui un enfant spirituel ayant le souffle de Jésus qui ressuscite
les morts. L’appel de Dieu qu’il soit voilé ou non, octroie ce qu’Il a
octroyé à Marie. O vous qui êtes corrompus par la mort à l’intérieur de votre
corps, revenez de la non-existence à la voix de l’Ami. En vérité, cette voix provient
de Dieu. »
« Dieu a dit au Saint : « Je
suis ta langue et tes yeux, Je suis tes sens, Je suis ton contentement et Je
suis ton courroux. Va, car tu es celui dont Dieu a dit : « Par
Moi, il entend et par Moi, il voit ; tu es la Conscience Divine. »
Comment conviendrait-il de dire que tu possèdes cette Conscience Divine ?
Puisque tu es devenu, par ton émerveillement, « Celui qui appartient à Dieu »,
Je suis à toi, car Dieu Lui appartiendra. Parfois Je te dis : « c’est
toi », parfois « c’est moi ». Quoi que Je dise, Je suis le
soleil illuminant toutes choses. »
« Il est le Premier, Il est le Dernier,
Il est Manifeste, Il est le Caché ; je ne connais nul autre que « ô
Lui » et « ô Lui qui est ! ». Je suis enivré à la coupe de
l’Amour, je n’ai que faire des deux mondes ; je n’ai d’autre fin que
l’ivresse et l’extase. Si j’ai passé un seul instant de ma vie sans toi, de ce
moment et de cette heure, je me repens. Si j’obtiens en ce monde un seul moment
avec Toi, je foulerai aux pieds les deux mondes, je danserai en triomphe à jamais.
O Shams de Tabriz ! Je suis si enivré en ce monde que je ne sais rien
d’autre qu’ivresse et transports. »
« Quand l’homme et la femme
deviennent Un, Tu es cet Un ; quand les unités sont effacées, tu es cet Unité.
Tu as façonné ce Je et ce nous afin de pouvoir jouer au jeu de l’adoration avec
Toi-même. Afin que tous les Je et Tu deviennent une seule âme, et soient à la
fin submergés dans le Bien-aimé. »
Merci de cet extraordinaire poème de Rûmi. J'aimerais avoir vos références de traduction, car dans d'autres versions de ce même poème , je n'avais jamais trouvé ce passage qui fait référence à Marie. Merci
RépondreSupprimerMerci pour avoir publié ce beau poème
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